Pendant mes vacances mon père m'a conté une histoire. Quand il était jeune, tous ses frères et sœurs et lui partaient du Portugal à la fin de l'été pour reprendre la route en direction de la France. Leur nouveau pays d'accueil. Avec une famille comme la nôtre, cela devait toute une délégation.
Dans les premières années, mes grands-parents riaient avec eux, blaguaient et les regarder partir avec de gros sourires. Avec le temps et la cérémonie qui se répétait chaque année, mes grands-parents ne sortaient plus de la maison. Les au revoir étaient rendus trop difficiles et faits à l'intérieur. Ils vivaient de plus en plus de tristesse de voir leurs enfants partir ... comme si le tic tac de l'horloge de la vie se faisait de plus en plus sentir.
Ce matin c'est à mon tour de vous dire au revoir. Je ne m'en vais pas pour la France, mais pour le Canada, mon pays d'acceuil à moi. Et ensemble, ce matin, nous vivons cette peine poignante du départ.
Ce matin nous nous sommes dit au revoir
Nous avons échangé des pleurs
Nous avons échangé quelques rires
Nous nous sommes serrés fort
Nous nous sommes embrassés
Nous avons éclaté en sanglots et pleuré encore
On penserait qu'avec le temps, les occurrences, ce serait moins difficile, qu'on aurait formé une sorte de petite carapace, un bouclier à ces émotions qui nous affectent si profondément.
Mais il n'en est rien. Cela reste et demeure des plus douloureux.
Avec l'expérience du temps, on vient à comprendre que les moments de tristesse font partie du cycle, font partie de la vie. On ne peut s'en défaire sans se défaire à la fois des moments de joie. Ils sont intimement liés. En définitive, on accepte la situation, même si on ne veut pas l'entendre et lors des voyages suivants, les départs restent aussi difficiles.
Le mystère des émotions que l’on peut vivre est et restera des plus entier pour moi. De mon vivant, j'ai pu voir des éclipses, des fusées décoller vers l'infini de l'espace, des modèles d'intelligence artificielle qui opère mieux, plus efficacement que les humains dans de plus en plus de domaines. Les limites du monde semblent à porter de main. Oui, oui, mais quand il s'agit de nos émotions, il me semble que nous sommes encore tels de petits bambins à la cour d’école .
Quand je passe dans des parcs et que je les regarde jouer, je me dis que question émotions ils en savent autant que moi et bien plus.
À nos familles.
Ricardo Da Fonseca
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