Il m'arrive parfois d'avoir des flashs sur certaines pensées. Cela se passe souvent quand je suis seul dans mon auto. Je sème une graine dans mon imaginaire, une idée, un thème et je laisse mon esprit élaborer la suite. Je tire quelques ficelles de la trame, mais il y a beaucoup d'éléments qui sont du domaine du rêve. À la seule différence qu'ils sont réalisés quand je suis bien éveillé.
Une après-midi sur le chemin du retour du travail. Je pensais à comment mes grands-parents seraient étonnés de la vie que je mène, du milieu dans lequel je vis. Tant de progrès, tant d'évolution en si peu de temps. En l'espace de moins de deux générations le monde s'est littéralement transformé. Je me rappelle encore quand j'étais enfant et que j'allais avec mon grand père chercher du foin dans un chariot de bois poussé par des bœufs ...
Je pensais à ceci et je me suis imaginé un monde nouveau, un monde où nos vies ne durerait qu'une journée. Où nos vies seraient en accéléré et où on assisterait à exactement 1 lever et 1 coucher du soleil. Le monde entier serait dénué de tout bâtiment, de toute technologie. La nature, les animaux auraient les pleins droits. Chaque enfant viendrait au monde de manière complètement aléatoire au 4 coins de la planète. Dans cette proposition, les personnes seraient conscientes de leur condition, de leur durée de vie. Ils n'auraient pas à gérer la faim et n'auraient aucune obligation. Ils seraient aussi conscients qu'ils auront peut être une chance de revenir sur la planète sans avoir aucun souvenir de la courante journée.
Le fait qu'on naisse de manière complétement aléatoire sous entends que certain naisseront dans le noir des abysses de l'océan , d'autres dans le froid glacial de la banquise ou bien encore dans les chaleurs torides du désert au milieu des dunes. Limitant leur durée de vie à seulement quelques instants. Le divin en aura voulu ainsi, car même si ce n'est que pour quelque instants, même si on est au stade de bébé naissant, l'expression de la vie vaudra à tout coup d'être vécu.
Dans ce monde imaginaire ou le verbe devoir n'aura pas lieux d'être. Je me suis demandé qu'est ce que je ferais ? à quoi j'utiliserai mes heures, mes minutes , mes secondes. J'espère que je vivrais un jour où le soleil serait bien visible avec peu ou pas de nuages . Ou bien encore un jour de déluge avec des éclairs et le son du tonnerre qui résonne à des kilomètres à la ronde. Dans les deux cas, me connaissant, je sais que j'utiliserai de bons moments pour être contemplatif. Peut-être chercherais-je des congénères pour partager ces moments ?
À 6h du matin j'aurai approximativement 20 ans. Assez pour pouvoir profiter pleinement du lever du soleil ou qu'il soit. N'ayant pas de feuille de route, pas de trajectoire, aucune signalisations ni indications. Quelle direction prendrais-je ? qu'est ce qui me fera m'arrêter sur mon chemin ? Autour de midi j'aurai proche de 50 ans et ma barbe sera rendu d'un blanc écarlate. Est ce que je m'arrêterai pour faire une sieste ? Pour prendre le temps de réfléchir sur mes années qui viennent de s'écouler ou bien continuerais-je mon chemin sans me retourner ? Et si dans mon trajet je croise d'autres personnes comment pourrais-je communiquer ? je crois que le sourire sera de mise. Il est la plus simple et la plus profonde forme d'expression. À l'heure du coucher du soleil, j'aurai plus de 70 ans. Mes pas seront bien plus lents et les rides auront couvert tout mon visage. À ce stade je crois que je chercherai un endroit où m'abriter pour passer les dernières heures de ma vie au calme avant d'entendre l'appel , l'appel du retour à la maison .
Dans ce rêve éveillé, les paramètres sont simples et l'absence d'obligations quelles qu'elles soient en simplifie encore davantage l'aventure. Quand il s'agit de se compliquer la vie je suis toujours dans les premiers, pour une fois, même si ce n'est que le temps d'un rêve éveillé. Il fait bon d'être de l'autre côté du spectre.
Le fait de transposer toute une vie en 24 heures nous amène sur des réflexions fondamentales qu'on ne se poserait pas sinon. J'espère que ce songe vous aura amené comme à moi, sur des pistes de réflexion. Le but n'étant pas de faire de la morale, qui suis-je pour en faire anyway. Juste vous amener à vous questionner. Je crois que même si on a pas les réponses, le simple fait de se questionner nous fait avancer.
Ricardo Da Fonseca
écrit en écoutant : Home Soon - Vagabon
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