pour ne pas découvrir quand viendrai la vieillesse que ...

Au milieu d’un lac, je suis en arrière d’un petit bateau en pleine course. Le vent sur le visage à défaut de l’avoir sur mes cheveux. Tombés tous au combat ou presque depuis longtemps déjà. Je ferme les yeux. Je sens le soleil chaud sur ma peau et l’air frais de l’eau tout autour de moi. Sans que je puisse me l’expliquer, j’ai cette phrase qui frappe dans ma tête aussi fort qu'un marteau peut frapper sur des clous. « Pour ne pas découvrir quand viendrait la vieillesse que je n’avais pas vécu » fameuse expression qu'on peut entendre dans le film le cercle des poètes disparus.  

Bien que j’espère le moment, être le plus lointain que possible. Je me projette parfois à ce qui pourrait être les derniers moments de ma vie. Je m'imagine me poser LA question, et puis Ricardo, as-tu vécu ?

Pour y répondre, je me dis qu'il faudrait déjà avoir une acceptation interne de ce qu’on qualifie de vécu ?

S’agit-il de la simple expression du battement du cœur, de l’inspiration et de l’expiration air ?

S’agit-il d’avoir fait tout au long de sa vie des connexions, qu’on a développées et chéries à travers le temps ?

S’agit-il d’avoir aimé au plus profond de soi et d’avoir été aimé en retour ?

S'agit-il d'avoir assisté à des milliers de levés et couchés de soleil ?

S’agit-il d’avoir créé, façonné des choses, des biens à l’aide de ses mains ou de son intellect ?

S’agit-il d’avoir passé des moments marquants, inspirants, historiques comme la venue d’un enfant ?

S’agit-il d’avoir voyagé, visité des villes et des lieux aux delà des portes de l'imagination ?

J’en viens à la conclusion que finalement la définition peut se décliner en autant de variations que d’être humain.

La mienne est en pleine construction et je crois le restera jusqu’à la fin. Ma fin.


Ricardo Da Fonseca



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