Depuis la pandémie je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur serré à chaque fois que j'écoute ces émissions et journaux télévisés, que je vois certaines affiches sur comment on s'occupe de nos aînés. Comment peut-on traiter des gens de la sorte... Des personnes comme vous et moi qui sont des parents, qui ont une famille, qui ont servi la société, ont partagé notre fardeau, ont contribué à développer l'histoire du Québec. Notre histoire.
Trop souvent je suis écoeuré de voir le manque de respect en règle générale, mais en ce qui concerne ce problème-là c'est tout simplement d'une tristesse profonde et sans nom, la dignité n'est plus. Mais comment en est-on arrivé là .....
Mes grands-parents paternels et maternels ont eu de grande famille. Ils ont été, jusqu'à ce que ce ne soit plus du tout possible, pris en charge par leurs enfants. Avec le recul, je crois que c'est le dernier et le plus beau cadeau qu'ils pouvaient faire à leurs parents. De passer ce temps avec eux, de s'en occuper comme ça tous les jours. Comme eux, ce sont occupés de leurs enfants quand ils étaient tout bébé. L'idée d'imaginer ma mère et mon père bébé me fait sourire :-)
Je sais bien qu'aujourd'hui les choses ne sont plus pareilles, ce qui était possible autre fois ne l'est plus, du moins plus de la même manière. Le progrès, l'évolution apportent son lot de bonnes, mais aussi de mauvaises choses.
Dans le passé on a pu entendre sur la qualité des repas donnés, les coupes des heures d'infirmière à domicile, la non / très peu conscientisation autour des aidants naturels et toutes ces personnes qui travaillent dans les maisons de repos, les CHSLD et dont le travail et si peu valorisé.
Ah que les politiques ressemblent à des cerfs-volants. Ils vont au gré du vent. Aujourd'hui, c'est un enjeu et la majorité est d'accord. Demain qu'en sera-t-il ? Nous avons tellement cette faculté d'oublier rapidement les évènements, c'est effrayant. Les crises, les conflits se répètent avec des variables légèrement différentes, mais elle se répète encore et encore. On n'apprend pas ou très peu de nos erreurs et encore moins du passé.
Il faudrait trouver, il me semble, un moyen humain, social, économique, et un modèle applicable où tous nous serions plus connecté à la réalité du cycle de la vie. Nous serions sensibilisés au fait que nous allons vieillir ! Et nous aurons probablement, en fait plus certainement, besoin de soins, de présence et plus que jamais d'humanité. Chaque jour de notre jeunesse devrait avoir un petit, même tout petit ratio qui nous prépare à ceci.
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Un ami à moi un jour m'a conté cette histoire. Il discutait avec son père et critiquait les sommes d'impôts et toutes les taxes qu'il avait à payer. Son père lui répétait tout le temps. Paye tes impôts et tout ce que tu dois payer comme services. Les routes, les hôpitaux étaient bâtis à ta naissance, oui ?! Et les écoles que tu as fréquentés, elles étaient là elles aussi, oui ?! Pour lui, il était normal de payer notre part à la société. Pour participer comme ceux et celles qui nous ont précédé et ceux et celles qui suivront. Ils ont pavé le chemin que nos pas empreinte chaque jour. D'une manière ou d'une autre !
Non ils ne sont pas tous mignons, doux et tendres dans leurs vieillesses,
Non, mais le serons-nous ?Non ils n'ont pas tous une tête qu'on veut embrasser et un corps qu'on veut serrer forts dans nos bras,
Non, mais en aurons-nous ?Non ils n'ont pas tous de la conversation intéressante et une belle autonomie,
Non, mais encore une fois le serons nous?
Le respect n'est pas subjectif à l'apparence, il n'est pas subjectif au jour de la semaine, il n'est pas subjectif à la couleur de peau ni à la religion d'une personne. Il existe ou il n'existe pas. J'essaye d'éduquer mon fils comme mes parents l'ont fait pour moi en inculquant ce fondement profond du respect envers l'autre, envers tout. Le respect même quand celui ou celle devant nous n'en a pas. C'est, je crois, la base, la pierre angulaire de presque absolument tout dans la vie.
Il faut de grands changements, de ceux qui ne peuvent être réalisés à coup de mandat politique. Ils prennent plus de temps ceux-là et requièrent des efforts soutenus sur le long terme, très long terme. De l'ordre de celui qui voit pousser les arbres ....
Et si on décidait de tourner de cap ? Bien sûr nous perdrions des acquis, ce serait probablement tout sauf naturel, nous serions mécontents et chialeux ( on l'est toujours un peu ). No pain, no gain. Si on prenait ce virage, je crois qu'ultimement nous ne pourrions qu'être heureux de l'avoir fait. Pour nous, et encore plus important, pour ceux qui nous suivront. Mais sommes-nous prêts ?
Un jour nous ferons tous partie de cette population que nous appelons les aînés, nous vieillirons comme nos parents avant nous et comme nos enfants après nous.
Alors vivons, vivons cette jeunesse, en mordant à pleines dents dans la pomme de la vie et gardons les yeux bien ouvert ce qui s'en vient. L'inéluctable vérité, que nous avons tous une date de début mais aussi une date de fin.
Ricardo Da Fonseca
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